Deux jours, je n'avais eu que deux jours pour tester pour vous le procès Concorde, rançon d'une retraite chronophage.
Tout d'abord le lieu. Pontoise et son tribunal de grande instance.
Moderne et propre, à contrario de Bobigny, moderne et insupportablement sale, jusque dans ses “chiottes” à faire défaillir un Tchétchène !
La salle principale de taille généreuse sans plus, complétée d'une salle "visiteurs + presse" entièrement équipée d'écrans de retransmission de la salle d'audience sous l’autorité de la Présidente, Dominique Andréassier.
Les présents, victimes et partie civile à gauche, experts à droite emplissent presque la salle.
Juste devant moi, trois ex-hôtesses Concorde de l’époque où le baril était à 20 dollars. Divers syndicalistes, Jean Marie, ex-secrétaire du CHSCT PN, leurs avocats.
Plus avant Claude Guibert, l’expert mandaté par l’ instruction.
A l’isolement pour la première journée, mon ami Alain LECARROUR, interdit de suivre les débats avant son témoignage sur les conclusions du rapport CHSCT PN.
Derrière leurs MAC et d’évidence distraits par ces derniers, deux avocats d’AF, dont le très suffisant Maitre Garnault, douillettement installés côté victime et donc peu inquiets des piques des débats.
En face de cette délicate quiétude, la tension est palpable au banc des prévenus d’homicide involontaire.
Trois prévenus seulement, trois postulants à la maison de retraite des “Ailes brisées”, Messieurs Frantzen, Hurebel et Perrrier qui ont élaboré, construit ou assuré le SAV de Concorde dans ces multiples vicissitudes de Dakar à Washington... Un peu sonnés par l’acte d’accusation, ils sortent parfois de leur réserve pour dénoncer les fourbisseurs de “Yavait Ka”.
Ce maigre casting gériatrique de prévenus est insupportable au regard de tous les petits futés qui se sont satisfaits benoîtement de statistiques de risques de fuites carburant ramenées à l’”acceptable”, peut-être en les diluant dans le torrent d’incidents quotidiens. Première concernée, Air France et son déplorable retour d’expérience sur les incidents ou accidents de cet avion qui emplafonnait pourtant les records mondiaux. Ramenés à la flotte AF actuelle, le taux de QRF (retour terrain) donnerait le chiffre hallucinant de 2000 QRF par an !? Vraiment pas de quoi s'inquiéter !
A l’évocation de ces chiffres rapportés par Alain, témoignant à la barre, les mises en plis, chignons et charge de collagène des ex-princesses Concorde, marquèrent une désapprobation qui m’étonna de prime abord. Plus tard, j’en eu la confirmation, rien ne les indignait plus que la moindre critique de la “Machine supersonique”. Bien qu’elles y aient régulièrement risqué plus que de raison, la vitesse doublée du prestige semblent être de puissantes drogues hallucinatoires. L’addiction s’étend également à la “Crevette” dont toute critique est mal supportée par les “Mamies supersoniques”. En cela Alain, rédacteur du rapport CHSCT, ne les épargne pas, par ses critiques de la Compagnie. Si elles s’écoutaient, elles lui jetteraient à la tête, leurs stylos AF, leurs pin’s emplis d’heures de vol ou encore leurs sacs Vuitton. Seul le “dressage PNC d’élite” de ces volailles triées sur le volet d’intrado inhibe leurs réactions viscérales aux propos de l'outrecuidant.
Je ne vous détaillerai pas l’accablante charge du rapport CHSCT sur une large tranche des parties civiles dont vous avez peut-être eu connaissance en 2003. Je me limiterai à rapporter la remarque d'anthologie d’Alain LECARROUR en réponse à une question d’un avocat :
“ Au risque de vous surprendre, je dois être le seul dans cette salle à revendiquer une part de responsabilité dans cet accident.” faisant allusion en cela à la mission du CHSCT en matière de limitation des risques. Un ange, à aile delta, passe entre les sourires, les acquiescements ou la simple incompréhension de la salle d’audience...
Les remarques à propos de l’aveuglement des autorités diverses et d’Air France font sortir l’avocat de cette dernière de derrière son MAC book, pour une intervention définitive sur la grandeur de sa cliente et son inviolable virginité.
Insensé, édifiant, écœurant sont parmi les premiers qualificatifs qui me viennent à l'esprit au regard des “no show”* au banc des prévenus d’homicide involontaire.
Points forts :
Tout d'abord le lieu. Pontoise et son tribunal de grande instance.
Moderne et propre, à contrario de Bobigny, moderne et insupportablement sale, jusque dans ses “chiottes” à faire défaillir un Tchétchène !
La salle principale de taille généreuse sans plus, complétée d'une salle "visiteurs + presse" entièrement équipée d'écrans de retransmission de la salle d'audience sous l’autorité de la Présidente, Dominique Andréassier.
Les présents, victimes et partie civile à gauche, experts à droite emplissent presque la salle.
Juste devant moi, trois ex-hôtesses Concorde de l’époque où le baril était à 20 dollars. Divers syndicalistes, Jean Marie, ex-secrétaire du CHSCT PN, leurs avocats.
Plus avant Claude Guibert, l’expert mandaté par l’ instruction.
A l’isolement pour la première journée, mon ami Alain LECARROUR, interdit de suivre les débats avant son témoignage sur les conclusions du rapport CHSCT PN.
Derrière leurs MAC et d’évidence distraits par ces derniers, deux avocats d’AF, dont le très suffisant Maitre Garnault, douillettement installés côté victime et donc peu inquiets des piques des débats.
En face de cette délicate quiétude, la tension est palpable au banc des prévenus d’homicide involontaire.
Trois prévenus seulement, trois postulants à la maison de retraite des “Ailes brisées”, Messieurs Frantzen, Hurebel et Perrrier qui ont élaboré, construit ou assuré le SAV de Concorde dans ces multiples vicissitudes de Dakar à Washington... Un peu sonnés par l’acte d’accusation, ils sortent parfois de leur réserve pour dénoncer les fourbisseurs de “Yavait Ka”.
Ce maigre casting gériatrique de prévenus est insupportable au regard de tous les petits futés qui se sont satisfaits benoîtement de statistiques de risques de fuites carburant ramenées à l’”acceptable”, peut-être en les diluant dans le torrent d’incidents quotidiens. Première concernée, Air France et son déplorable retour d’expérience sur les incidents ou accidents de cet avion qui emplafonnait pourtant les records mondiaux. Ramenés à la flotte AF actuelle, le taux de QRF (retour terrain) donnerait le chiffre hallucinant de 2000 QRF par an !? Vraiment pas de quoi s'inquiéter !
A l’évocation de ces chiffres rapportés par Alain, témoignant à la barre, les mises en plis, chignons et charge de collagène des ex-princesses Concorde, marquèrent une désapprobation qui m’étonna de prime abord. Plus tard, j’en eu la confirmation, rien ne les indignait plus que la moindre critique de la “Machine supersonique”. Bien qu’elles y aient régulièrement risqué plus que de raison, la vitesse doublée du prestige semblent être de puissantes drogues hallucinatoires. L’addiction s’étend également à la “Crevette” dont toute critique est mal supportée par les “Mamies supersoniques”. En cela Alain, rédacteur du rapport CHSCT, ne les épargne pas, par ses critiques de la Compagnie. Si elles s’écoutaient, elles lui jetteraient à la tête, leurs stylos AF, leurs pin’s emplis d’heures de vol ou encore leurs sacs Vuitton. Seul le “dressage PNC d’élite” de ces volailles triées sur le volet d’intrado inhibe leurs réactions viscérales aux propos de l'outrecuidant.
Je ne vous détaillerai pas l’accablante charge du rapport CHSCT sur une large tranche des parties civiles dont vous avez peut-être eu connaissance en 2003. Je me limiterai à rapporter la remarque d'anthologie d’Alain LECARROUR en réponse à une question d’un avocat :
“ Au risque de vous surprendre, je dois être le seul dans cette salle à revendiquer une part de responsabilité dans cet accident.” faisant allusion en cela à la mission du CHSCT en matière de limitation des risques. Un ange, à aile delta, passe entre les sourires, les acquiescements ou la simple incompréhension de la salle d’audience...
Les remarques à propos de l’aveuglement des autorités diverses et d’Air France font sortir l’avocat de cette dernière de derrière son MAC book, pour une intervention définitive sur la grandeur de sa cliente et son inviolable virginité.
Insensé, édifiant, écœurant sont parmi les premiers qualificatifs qui me viennent à l'esprit au regard des “no show”* au banc des prévenus d’homicide involontaire.
Points forts :
Le soutien à mon ami Alain
La compagnie de son épouse, Jacqueline
La rencontre avec Mme Marty, la veuve du CDB avec lequel je partageais un coin d’Auvergne
La traduction simultanée anglais, allemand des débats
Point faible :
Le maigre et gériatrique casting de prévenus.
* no show : passager ne se présentant pas au départ d’un vol sur lequel il est prévu.
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